Visite de l'évêque à la Paroisse

Visite pastorale à la Paroisse Saint-Luc en pays de Chateaugiron - 18 avril 2015

1. C'est avec joie que j'ai fait la visite pastorale de la Paroisse Saint Luc avec le père Yvonnick Mauboussin, son curé, ainsi que les pères Dominic Igwe et Serge Moisan, aux mois de février-mars 2015. Chateaugiron est la ville principale de la Paroisse qui a cinq autres communes : Domloup, Nouvoitou, Ossé, Saint-Aubin-du-Pavail et Veneffles. Cette Paroisse recueille le souvenir du Petit-Séminaire Sainte-Croix d'où de nombreux prêtres sont issus pour le diocèse de Rennes.
2. Le dimanche 8 février, j'ai célébré la Messe à l'église Saint-Martin de.Nouvoitou à 9h30, puis à l'église Sainte Marie- Madeleine de Chateaugiron, à 10h30. Les années précédentes, j'avais déjà célébré la Messe à l'église de Domloup pour son inauguration et à l'église de Saint-Aubin du Pavail. J'ai l'impression que les rencontres avec les jeunes ont pris une grande place dans cette visite Pastorale. C'est pourquoi, je commencerai par eux.
Les enfants
3. En effet, ma rencontre du lundi 2 mars avec les 540 enfants des 5 écoles primaires qui sont sur la Paroisse fut un bel événement ! Chaque école m'a été présentée par les élèves. Ils aiment leur école, car ils s’y savent aimés ! Ils y ont des amis. Ils sont heureux d'apprendre. J'ai été heureux que les enfants expriment leur « merci» à tous leurs éducateurs. Oui, merci aux Équipes éducatives pour leur engagement dans l'éducation des enfants. Votre mission est si importante! Sans doute les difficultés ne manquent pas, mais comme il est beau et heureux de voir chaque enfant s'épanouir et mûrir en découvrant sa personnalité, ses talents, le savoir. Relisez le message du pape François à la famille de l'Enseignement Catholique d'Ille- et-vilaine, et partagez entre vous sur ce qu'il vous dit. Le travail en équipe est indispensable pour trouver le chemin de croissance adapté à chaque enfant, pour mettre en œuvre l'apprentissage du respect les uns les autres, pour être attentif à ce que chacun soit pleinement accueilli comme un être unique et fragile, plein de promesses, comme un don qui nous enrichit tous.
4. Je recommande qu'on apprenne aux enfants le prix du silence afin qu'ils y découvrent progressivement qu'ils peuvent davantage travailler. L'apprentissage du silence est particulièrement précieux dans la société contemporaine. Il ouvre la porte de l'intériorité et de la vraie personnalité qui ne se dévoile jamais dans la superficialité. Avec le silence, la valeur du partage est essentielle car la personne ne se réalise que dans le don de soi (cf. Vatican II, Gaudium et spes, n. 24,§3). Bravo pour la solidarité des enfants vis-à-vis des personnes âgées et pour la coopération qui s'établit grâce au projet « 1000 élèves pour Alzheimer ».
5. Ensemble, ce lundi 2 mars, nous avons écouté le beau passage de la pêche miraculeuse dans l'évangile de saint Luc. « Avance au large », dit Jésus. Oui, un enfant est toujours plus grand qu'il n' y paraît. Il est une personne avec son propre mystère. Il est tant aimé de Dieu, et capable de le découvrir et d'en vivre, au-delà de ce que nous pouvons en penser de prime abord. J'encourage le temps pastoral qui n'est que justice dans une école catholique, car il rejoint une dimension essentielle de la vie humaine et du cœur des enfants, même si l' aspect spirituel est délaissé dans leur famille. Il est beau - voire indispensable d'apprendre à l'enfant à prier, à dire sa prière le soir chez lui « dansa chambre » (cf. Matthieu 6,6). Il est juste enfin de lui donner des repères symboliques sur la foi chrétienne, ce qui l'aidera à grandir plus tard en vraie liberté. Comment ce symbole est-il présent dans chaque école et rendu vivant par exemple à l'occasion d'une célébration régulière ?
Les collégiens
6. J'ai apprécié la rencontre avec les collégiens de Sainte- Croix, le mercredi 25 février. Leurs questions sont toujours vraies et intéressantes. Ils attendent non seulement des réponses mais un témoignage de la part de celui qui répond. Comme est belle la tâche éducative en faveur des jeunes du collège! Leur. donner toujours confiance, leur inspirer des projets qu'ils réalisent, leur transmettre le goût de l'effort pour qu'ils deviennent forts dans leur volonté, leur faire découvrir la beauté du monde en leur permettant de connaître des personnes exceptionnelles par leur bonté, leur engagement pour les autres. Tout cela ne les laisse pas indifférent et porte du fruit.
7. Bravo pour la radio tenue par les jeunes. Il Y a un lien à vivre avec RCF Alpha, la radio du diocèse de Rennes. Sûrement des collégiens de Sainte Croix seraient heureux de la découvrir.
8. Une réflexion est à mener au sujet de la chapelle du collège. y ont prié tant de jeunes qui ont entendu l'appel de Dieu à être prêtre et qui, dans le secret de leur cœur, ont répondu : « me voici, je viens pour faire ta volonté » (Hébreux 10,7). Non pas pour la nostalgie, mais par respect pour l'histoire, il est bon de trouver la meilleure manière d'utiliser cette chapelle de telle sorte qu'elle garde encore un espace où des jeunes peuvent venir méditer, trouver le silence, célébrer avec joie le Seigneur. La réflexion doit se faire avec la Commission Diocésaine d'Art Sacré, et le père Roger Blot.
L'aumônerie
9. Merci pour la rencontre joyeuse de l'aumônerie qui est bien vivante! Que les questions étaient nombreuses! J'ai senti que l'aumônerie est un beau lieu où riment joie et foi, discussions et questions, prier et partager. Merci à tous les animateurs qui permettent aux jeunes de croître dans la foi, en même temps qu'ils grandissent dans leur vie avec leur personnalité. Merci q~ leur donner le goût de la joie dans la foi, de la prière, de iâ solidarité évangélique. Peut-être y aura-t-il un jeune de l'aumônerie qui sera un jour prêtre, pour sa plus grande joie! Lisez les § 34 et 35 ci-dessous.
La catéchèse
10. Merci aux 32 chrétiens qui assument en équipe la catéchèse des 150 enfants qui y sont inscrits. Je rends grâce à Dieu pour le dynamisme et la j oie que j'ai perçus dans tout ce que j'ai entendu au cours de la rencontre du 5 mars. Que l'amour fraternel et joyeux qui unit l'équipe soit contagieux (cf. Jean ~3, 35) Comme la catéchèse est importante ! Dans tout ce que j'ai entendu, je relève seulement quelques points afin d'encourager chacun dans cette grande œuvre de la catéchèse.
1l. Il est juste et bon de donner le goût de la joie de la foi aux parents des enfants inscrits à la catéchèse. Tout ce qui peut contribuer à montrer cette joie dans la convivialité et la bonne humeur permet de rejoindre les parents afin d'aller plus loin avec eux dans la découverte de l'amour de Dieu pour eux. Aujourd’hui, il est indispensable de faire en sorte que la catéchèse rejoigne les parents pour que la catéchèse entre dans la famille. .


 12. Il est bon d'apprendre aux enfants à prier en leur donnant des repères et des prières afin qu'ils sachent prier chez eux, dans leur chambre (cf. Matthieu 6,6). Ne pas hésiter à leur dire de prier chaque jour. Pour cela, il est bon de les éduquer au silence et à l'intériorité en choisissant des chants qui conduisent au silence priant. Le visuel qui est devant les enfants doit être beau et suggestif afin qu'il soit une aide pour leur prière. « Il est bien que chaque catéchèse prête une attention spéciale à la "voie de la beauté" », écrit le pape François (cf. La joie de l'évangile, n. 167).
13. J'encourage aussi la catéchèse des saints donner aux enfants des amis qui soient des saints ne peut que les stimuler dans leur amitié avec Jésus. Ils ont tellement l'amour du Christ et son incroyable fidélité dans les aléas de la vie. Qu'il me soit permis de citer ici ce passage du pape François « Sur la bouche du catéchiste revient toujours la première annonce "Jésus Christ t'aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t'éclairer, pour te fortifier, pour te libérer". Quand nous disons que cette annonce est "la première", cela ne veut pas dire qu'elle se trouve au début et qu'après elle est oubliée ou remplacée par d'autres contenus qui la dépassent. Elle est première au sens qualitatif, parce qu'elle est l'annonce principale, celle que l'on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que l'on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse sous une forme ou une autre, à toutes ses étapes et ses moments. » (La joie de l'évangile, n. 164)
14. Enfin, j'encourage les catéchistes à la foi en l'Esprit Saint. Le diocèse a vécu une Année de l'Esprit Saint qui a conduit à la fête de la pentecôte au stade de la route de Lorient, pour fortifier en nous la foi en l'Esprit Saint, promis par Jésus (cf. Jean 16,13 i 20,22). Pour la catéchèse, cela est vital comme le souligne Jean Paul II dans sa première Exhortation, précisément consacrée à la catéchèse « il est clair que l'Église, lorsqu'elle accomplit sa mission de catéchète comme d'ailleurs chaque chrétien qui s' y emploie dans l'Église et au nom de l'Église - doit être très consciente d'agir en instrument vivant et docile de l'Esprit Saint. Invoquer constamment cet Esprit, être en communion avec lui, ~'efforcer de connaître ses authentiques inspirations doit être ï\attitude de l'Église enseignante et de tout catéchiste. » (Catechesi tradendae, 16 octobre 1979, n. 72)
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15. La préparation de la profession de foi et de la Confirmation e s t, importante pour que les jeunes, au fur et à mesure qu'ils grandissent avec leurs joies, leurs espoirs, leurs projets, grandissent aussi dans la foi qui est une telle lumière de vérité et qui ouvre à un tel idéal. Pour la Confirmation, il est possible de réfléchir au meilleur âge pour le proposer. Merci à ceux qui accompagnent les jeunes. Il est vital pour eux d'être écoutés, guidés, encouragés dans la beauté de la foi chrétienne, comme le fut le Bienheureux Marcel Callo qui devint un lumineux témoin du Christ. N'oubliez pas que le Christ ressuscité appelle des jeunes à être prêtre, à lui consacrer sa vie i lisez les § 34 et 35 ci-dessous.
16. Les rassemblements diocésains TIM et CAP, ainsi que Lycéens- Taizé pendant les vacances de la Toussaint et le camp Ad'EAU du mois de juillet, sont source de dynamisme pour la foi des jeunes. Ils dynamisent l'aumônerie paroissiale. Ces rassemblements n'ont de fécondité que parce qu'il Y a l’aumônerie paroissiale ou les mouvements de jeunes comme le MEJ et le scoutisme.

Le prêtre

17. La présence du prêtre est importante auprès des enfants et des jeunes, que ce soit dans les écoles ou le collège, ou à l' aumônerie et à la catéchèse, ainsi qu'auprès des adultes qui en sont responsables. Par sa simple présence, il vient témoigner explicitement de la présence du Christ dans leur vie. Il est alors reconnu comme un ami. Bon et bienveillant, il marche aux côtés des chrétiens comme le bon pasteur aux côtés de ses brebis. Il suscite confiance et il est alors possible de venir lui parler. Il prie pour eux tous, selon sa mission quotidienne de prière (cf. Actes 6,4).
18. C'est « tout spécialement de la bouche du prêtre » qu'on attend la Parole de Dieu (cf. Vatican II, Presbyterorum ordinis, n . 4). Le prêtre a aussi la mission d'aider les animateurs et les Équipes éducatives à trouver du goût dans la Parole de Dieu, c'est-à-dire à s'émerveiller peu à peu de la beauté de la foi chrétienne, ce qui engendre la joie et le désir d'en vivre et d'en témoigner.
19. Le rôle de l'homélie est majeur. Le pape François le rappelle à tous « nous savons que les fidèles lui donnent beaucoup d'importance [...] L' homélie peut être vraiment une intense et heureuse expérience de l'Esprit, une rencontre réconfortante avec la Parole, une source constante de renouveau et de croissance. » (La joie de l'Évangile, n , 135) Après avoir précisé que l’homélie se situe dans le contexte liturgique, il ajoute ceci: « Ce contexte même exige que la prédication oriente l'assemblée, et aussi le prédicateur, vers une communion avec le Christ dans l'Eucharistie qui transforme la vie. )) (ibid., n . 138). J'encourage chaque prêtre à scruter les Écritures pour saV01r en ouvrir le «sens spirituel)) aux paroissiens, car elles parlent du Christ (cf. Luc 24,27.44).
20. Le prêtre célèbre l'Eucharistie qui contient «tout le trésor spirituel de l'Église)) (presbyterorum ordinis, n. 5). La Messe dominicale où les chrétiens se rassemblent dans leur diversi té est au « centre » de la vie paroissiale. Elle en est la « source » et le « sommet)) (cf. Lumen gentium, n . 11). La beauté de sa liturgie est donc essentielle pour que tous puissent s'unir au Christ ressuscité, réellement présent, qui nous conduit tous à son père et notre père (cf. Jean 20,17). Comme il est important que la liturgie, avec ses chants, ses gestes et ses silences (ne pas les oublier !), soit priante, joyeuse et fraternelle! Merci aux animateurs, à la chorale, aux organistes et instrumentistes.

Baptême et Mariage
21. L’homélie est présente dans la célébration liturgique du Baptême et du Mariage. C'est pourquoi, elle doit être attentivement préparée non seulement en écoutant la Parole de Dieu mais aussi par l'écoute de ce qui habite le cœur des personnes, surtout lorsqu'elles sont loin de l'Église. Comment l'amour, aussi bien parental que conjugal, qui les habite peut- il grandir ? Comment découvrent-ils que Dieu est heureux de leur amour et veut le faire grandir afin qu'ils connaissent la vraie joie? La préparation au Baptême et au Mariage doit ouvrir les chemins sur lesquels il est possible de trouver réponse à ces deux questions.
22. Pour la préparation au Baptême, je renvoie à la catéchèse que j'ai donnée à ND de La peinière, Vivez en enfants de lumière, et aux Orientations diocésaines dans la préparation des petits enfants au Baptême. Elle doit être construite de telle· sorte que le cœur des parents s'ouvre à la présence de Dieu et à son amour pour leur enfant. En effet, la prolongation du Baptême est d'abord celle de la vie de foi et de prière des parents, a i.n s i, que leur grand amour pour leur enfant. Il est donc bon d'aider les parents à trouver leur manière de faire pour cette prière. Viendra ensuite l'éveil à la foi. Il est bon d'être attentif aux parents qui viennent pour une deuxième ou troisième préparation au Baptême: comment faire en sorte qu'il y ait une progression dans la découverte de la foi qui est amitié avec le Christ? Cela mériterait d'être réfléchi pour trouver la meilleure organisation pastorale. De même serait-il bon de réfléchir à la manière de proposer la Confirmation à ces parents. Comment assurer au mieux cette « mission éminente » (Vatican II, Gaudium et spes, n.47, SI) sans l'Esprit Saint?
23. Normalement, il n’y a pas de raison de refuser le Baptême d'un petit enfant. La présentation de la foi en Dieu qui, dans son immense amour, fait ce cadeau inouï du Baptême peut conduire certains parents à comprendre d'eux-mêmes que ce n'est pas cela qu'ils demandent ou qu'ils ne sont pas prêts pour l'instant. La présentation de l'amour fou de Dieu pour cet enfant qui vient de naître peut éveiller ou réveiller la foi, vivante comme une petite flamme, dans le cœur des parents. Merci aux chrétiens qui accueillent ces parents. Il est important que vous ayez des moments de relecture et d'approfondissement spirituel afin d'être toujours plus émerveillés de la grandeur du don de Dieu.
24. Quant au Mariage, sa préparation est essentielle 1 Elle demande de l'énergie et du temps car il s'agit d'un engagement de toute la vie. Il est bon de réfléchir pour voir comment les ressources que propose l'Église sont bien mises à disposition des couples. Par exemple, l'anthropologie telle qu'elle est développée par l'Église est une merveilleuse lumière sur l'amour conjugal, « cet amour aux multiples aspects » qui va « d'une personne vers une autre personne » (cf. vatican II, Gaudium et spes, n.48, S2 ; 49, SI). Mais aussi la lumière de la Révélation dans l'Écriture Sainte, la communauté fraternelle, les sacrements, etc. Par exemple, n'est-il pas opportun de réfléchir pour que l'expérience (qui sera pour beaucoup une découverte 1) de la communauté ecclésiale, joyeuse et fraternelle, fasse partie de l'itinéraire de la préparation au Mariage? Ne faut-il pas proposer le sacrement de Confirmation aux membres du couple ? Comment vivre un authentique amour sans la présence de l'Esprit Saint 1 Sans doute faut-il réfléchir à la meilleure manière de proposer ce sacrement.
25. Merci à celles et ceux qui participent à la préparation au Mariage. Puissiez-vous, vous aussi, avoir des moments de relecture et d'approfondissement spirituel pour toujours mieux ac cu e Ll Ld r ces couples demandant à l'Église le sacrement par lequel le Christ sauveur «vient à la rencontre des époux chrétiens» (cf. Gaudium et spes, n. 48, S2).

Funérailles
26. La célébration des funérailles est aussi un moment où le Christ se rend présent. Il y donne sa paix: « la paix soit avec vous !» (Jean 2 0,19.21) Merci aux chrétiens qui assurent l’accompagnement des familles en deuil, et bravo pour l:organisation qui m'a été décrite, de telle sorte que la préparation de la célébration se fasse dans leur meilleur accompagnement possible. Là aussi, l' homélie s'il Y a un prêtre ou le commentaire de l'Évangile par le guide d'obsèques est propice pour annoncer l'Espérance chrétienne en ce moment si important de la vie que sont le deuil et la mort. 


27. Le pape François nous donne une belle manière de faire dans le n.128 de son Exhortation sur La joie de l'Évangile. Allez le lire. Vous verrez comment chaque famille en deuil « percevra mieux qu'elle a été écoutée et comprise, que sa situation a été remise entre les mains de Dieu, et elle reconnaîtra que la Parole de Dieu parle réellement à sa propre existence » ; Selon le pape François, l'écoute et la bonté pleines de délicatesse sont le premier témoignage. Il Y a ensui te la parole à dire. Comment trouver les mots de Dieu pour porter témoignage de Lui ? r i est important que les équipes d'accompagnement des familles en deuil, avec les guides d'obsèques, aient des temps de relecture, de nourriture spirituelle et d'approfondis sement de la Parole de Dieu.
28. Il est nécessaire de se souvenir au moins de trois points essentiels: l'âme est immortelle; l'amour ne passe pas (cf. 1 Corinthiens 13,8) Dieu juge en sauvant (cf. Jean 3,17). Ces trois points sont source de {( consolation », celle que Dieu promet (cf. Isaïe 40,1; 66,13) et donne (cf. 2 Corinthiens 1,4). Le défunt demeure un vivant avec son âme ; son amour - celui qu'il a vécu sur terre demeure toujours; Dieu le purifie de telle sorte que l'amour de ce défunt vivant soit pur et parfait, agrandi encore en étant avec {( Dieu [qui] est amour» (cf. 1 Jean 4,8). Voilà notre espérance! A cela, j'ajoute la promesse de la résurrection: si le Christ est ressuscité des morts, alors nous aussi nous ressusciterons (cf. 1 Corinthiens 15), non pas en revenant à la vie comme Lazare (cf. Jean Il,43-44), mais en ayant un corps glorieux, c'est-à- dire vivant comme Dieu, vivifié par la gloire de Dieu.

  La charité est la plus grande                                                                 /
29. La rencontre avec l'équipe du Secours catholique m'a réjoui. Comme il est important de vivre concrètement l'amour pour les personnes en précarité. Oui, il est important de reconnaître la personne de telle sorte qu'elle soit en mesure de donner, et non pas simplement de recevoir. A cet égard, le pape François vous encourage : « Notre engagement ne consiste pas exclusivement en dès actions ou des programmes de promotion et d'assistance; ce que l'Esprit suscite n'est pas un débordement d'activisme, mais avant tout une attention à l'autre qu'il "considère comme un avec lui". Cette attention aimante est le début d'une véritable préoccupation pour sa personne, à partir de laquelle je désire chercher effectivement son bien. Cela implique de valoriser le pauvre dans sa bonté propre, avec sa manière d'être, avec sa culture, avec sa façon de vivre la foi. Le véritable amour est toujours contemplatif, il nous permet de servir l'autre non par nécessité ni par vanité, mais parce qu'il est beau, au-delà de ses apparences. » (La joie de l'Évangile, n. 199)

30. Nous le savons, Jésus s'est identifié au malade « j'étais malade et vous m'avez visité » (Matthieu 25,36). Je me souviens de ma rencontre avec les résidents aux Jardins du Castel. Jencourage tous ceux et toutes celles qui sont engagées dans la pastorale de la santé. Comme il est beau de se rendre proche cf. Luc 10,29-37) de nos frères et sœurs âgés, malades ou handicapés ! Ne faut-il pas envisager le moyen de confier des intentions de prière de la Paroisse dans ses diverses activités aux personnes âgées ou malades croyantes ? Et ne faut-il pas que la Paroisse, notamment dans son assemblée dominicale, prie régulièrement pour les personnes souffrantes pour cause de maladie, de handicap ou de grand âge?

31. Une Paroisse n'est vivante que quand elle permet à tous les paroissiens de grandir dans la charité qui est la vertu théologale {( la plus grande» (1 Corinthiens 13,13). Elle est la« voie infiniment supérieure» , écrit saint Paul (1 Corinthiens 12,31). Charité pour les enfants et les jeunes. Charité pour les adultes qui frappent à la porte de la paroisse. Charité pour les familles en deuil et pour les personnes souffrantes. Charité mutuelle entre les paroissiens dans la bienveillance, la joie, la simplicité. Que c'est beau la charité que l'Esprit Saint verse dans nos cœurs (cf. Romains 5,5). J'ai vu cette charité dans les groupes rencontrés, et aussi dans les membres du MCR qui m'ont manifesté un beau fruit de la charité: la joie de chercher ensemble à mieux vivre la foi chrétienne aujourd'hui dans le monde contemporain qui interroge. La charité donne l'Espérance!
32. Mais aussi, et peut-être en premier, charité pour Dieu, lui dont l'amour pour vous tous est sans limites et personnel, plein de tendresse et de fidélité. Chère Paroisse Saint-Luc en Pays de Châteaugiron, « si tu savais le don de Dieu!»,' selon l'exclamation de Jésus à la femme de Samarie (cf. Jean 4,10). C'est pourquoi, il vous donne ce commandement : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes forces » (Matthieu 22,37). Oui, qu'il est beau d'aimer Dieu, d'aider les enfants et les personnes âgées à L'aimer. Jésus précise le commandement qui lui est « semblable » : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22,39).
33. Cette charité s'accomplit dans les multiples services qui sont rendus dans l'ombre pour que la Paroisse vive. Merci à tous ces « serviteurs de l'ombre » pour tout ce que vous faites au service de tant de personnes occasionnelles ou de pratiquants réguliers. Merci aux sacristains, aux personnes qui font les fleurs, le ménage, la feuille paroissiale, qui tiennent les registres, qui accueillent. Merci aux membres du Conseil Paroissial pour les Affaires Économiques qui veillez sur les finances de la Paroisse. Merci aux membres de l'Équipe Pastorale paroissiale qui avez préparé ma visite Pastorale, et aux membres des Équipes Relais qui permettez aux communautés chrétiennes de ~ivre dans leur communauté et d'y rayonner l'Évangile. Sans doute faudra-t-il penser à proposer des personnes qui pourraient ~~ former à la mission de « Coopérateurs Pastoraux Paroissiaux», pour la vitalité du « pôle eucharistique » que constitue votre Paroisse.

Les vocations
34. En cette Année de l'Espérance, je termine en permettant que vous soyez interpellés par les vocations sacerdotales. Vous le savez peut-être, un curé du diocèse est décédé subitement à 65 arts, le père Marcel Brûlé. Il était curé de la seule Paroisse à porter le nom de l'espérance, Notre-Dame d'Espérance. Dans son testament, il écrit: « Je proclame ma joie d'être prêtre. » Allez lire son magnifique testament dans le n. 261 d'Eglise-en- Ille-et- vilaine.
35. L'appel à donner sa vie au Christ, pour Le servir au milieu des hommes et des femmes d'aujourd'hui et de demain, fait partie de la foi. En effet, les chrétiens croient que le Christ ~ressuscité appelle. si les quatre Évangiles commencent par lappel des apôtres, c'est pour nous montrer que le Christ ressuscité, qui est Vivant (cf. Apocalypse 1,18), appelle aujourd'hui des jeunes: « suis-moi» (Matthieu 9,9 ; Jean 1,43). J' invite les paroissiens, et les prêtres avec eux, à r é f c h Lr sur la pastorale des vocations, sur le soutien des jeunes qui se sentent appelés, sur la manière de parler de cet appel à être prêtre ou religieuse. Comme cela est important ! En avoir le souci, c'est tout simplement vivre sa foi, puisque la foi chrétienne nous fait adhérer au Christ qui appelle. Pourquoi les chrétiens ne seraient-ils pas invités à participer au «Monastère invisible » ? Il nous maintient éveillés dans le souci des vocations et nous invite à prier pour les jeunes qui entendent l'appel.
Rennes, le 18 avril 2015 +Pierre d'Ornellas Archevêque de Rennes